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Entretien avec Steinunn Bjarnadóttir, gagnante de la bourse PDPAOLA x Central Saint Martins

Il y a quelques mois, nous avons levé le voile sur la bourse PDPAOLA en collaboration avec Central Saint Martins, un programme de bourse pour candidat au MA Design: Ceramics, Furniture and Jewellery. C'est pourquoi, pour ce dernier numéro, nous nous sommes entretenus avec Steinunn Bjarnadóttir, lauréate de la bourse. Elle nous raconte d'où vient son amour pour la céramique, son expérience à Central Saint Martins et ses objectifs pour l'avenir.



PDP :Parlez-nous de vous.
SB :
Je m'appelle Steinunn Bjarnadóttir, du nom de ma grand-mère. J'ai grandi dans une ville appelée Hafnafjordur, en Islande. Je suis une jeune designer passionnée par la matérialité et toutes les possibilités qu'offre la céramique. Mon style est minimaliste et mes créations, que je réalise généralement sur le tour, est basée sur ce qui m’entoure, que ce soit mon environnement ou ma famille.

Depuis toute petite, je suis passionnée par la création, à l’époque beaucoup à travers du dessin et de la peinture, ce qui m'a conduite à faire une licence en éducation, spécialité art. C'est en dernière année que j'ai eu ma première rencontre avec l'argile lors d'un cours du soir et on peut dire que je suis tombée amoureuse de la céramique et cela m’a complètement “déviée” de mon parcours prévu.



PDP : Pourquoi avez-vous décidé d'étudier la céramique ?
SB :
Au fil des années, j'avais en partie perdu ma passion pour l'art et je voulais renouer avec mon côté créatif, alors j'ai décidé de m'inscrire à un cours. Après ma première rencontre avec l'argile, je ne pouvais plus m'en passer. Quelque chose a tilté et aujourd’hui, je ne peux pas imaginer faire autre chose de ma vie. J'avais trouvé le matériel qui me correspondait. Quand je travaille l'argile, que ce soit au tour ou directement avec mes mains, je me sens détendue. Je peux être au studio pendant des heures sans voir le temps passer. Si je ne suis pas occupée à créer, je réfléchis et conçois mon prochain projet.



PDP : Comment se passent tes études à Central Saint Martins ?
SB :
Je suis très contente. C'est intense, mais les professeurs et mes camarades de classe sont formidables. En ce moment, nous nous préparons aux premières évaluations. Tout au long de ce premier mois, nous avons appris de nouvelles techniques et méthodes de conception, dont je m’imprègne et que j'apprécie énormément.



PDP : Que faites-vous de vos journées ? (en dehors de vos études à Central Saint Martins)
SB :
Mon objectif principal a été d'explorer Londres, d'aller dans des musées et des galeries d’art, de voyager dans divers endroits, de prendre des photos et de dessiner le paysage. Le week-end dernier, je suis allé à Canary Wharf pour la première fois, c'était merveilleux de voir sa vaste architecture moderne. Je goûte également à des gastronomies issues de différentes cultures et rencontre de nouvelles personnes.



PDP : Selon vous, quel est le lien entre les bijoux et la céramique ?
SB :
À travers les bijoux et la céramique, on peut s’exprimer ; c’est comme une extension de ton style et de ta personnalité. En joaillerie, tous les aspects du processus de fabrication doivent être pris en compte, car ils ont un impact sur le produit final, et il en va de même pour la céramique. Ils demandent tous les deux des matériaux durs pour travailler ; il faut savoir ce que le matériau permet, quelle température est adéquate et comment le mouler selon sa propre vision. Lorsqu’ils sont mélangés et utilisés ensemble pour fabriquer un objet, la juxtaposition de matériaux comme le métal lisse et l’argile rugueuse, permet aux deux matériaux de briller, créant un design unique que, personnellement, j'adore.



PDP : As-tu un projet de rêve que tu aimerais réaliser un jour ?
SB :
Mon rêve a toujours été de concevoir une lampe. Une lampe ou un lustre peut contrôler toute l'atmosphère d'un lieu. Je serais très heureuse de me lancer un défi, avec un projet d'éclairage et de pouvoir créer un espace paisible et agréable pour moi et aussi pour les autres.
De plus, j'aimerais collaborer avec d'autres designers de différents domaines, tels que la joaillerie ou le textile, afin de créer quelque chose d'unique et d'amusant qui me permettrait d'apprendre de ces autres créateurs.



PDP : Comment vous voyez-vous dans le futur ?
SB :
C'est une question difficile. Avant, je vous aurais répondu, sans l’ombre d’un doute, que je vivrais en Islande et travaillerais comme designer indépendante et comme enseignante. Mais depuis que je suis à Central Saint Martins, ma vision de l'avenir a changé : je vois un horizon de possibilités. Peut-être que je travaillerai en tant que designer dans une entreprise ici à Londres ou en tant que designer indépendante ailleurs dans le monde… mais pour l'instant, rien n’est sûr. Ce que je sais avec certitude, c'est que, d'une façon ou d’une autre, ce sera lié à la céramique. J'ai hâte de voir où mon avenir (inconnu et palpitant à la fois) me mènera.

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